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REVUE DE PRESSE

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Insulaire nous fait découvrir la vie des descendants de cette poignée d’aventuriers. En allant à leur rencontre, le réalisateur Stéphane Goël – épaulé par Antoine Jaccoud à l’écriture – soulève de belles questions sur l’insularité. Qu’est-ce qu’habiter une île loin de tout, menacée par les tempêtes tropicales et des tsunamis meurtriers – comme celui qui a dévasté la capitale, San Juan Bautista, en 2010 – et comptant plus d’otaries que d’humains ? Dans l’esprit de von Rodt, l’archipel offrait l’occasion d’une expérience géographique inédite, bien loin des représentations du monde européennes : « Tout le monde, écrit-il, pourrait se dire que, dorénavant, il était d’ici et pas d’ailleurs ». Avec comme conséquence que celles et ceux qui les rejoindraient ne seraient pas moins d’ici que leurs prédécesseurs. Prendre racine – par définition, une île déserte ne peut se conquérir, tout au plus peut-on se l’approprier – mais laisser les nouveaux venus faire de même à leur guise : l’archipel sera à tout le monde, puisqu’il n’est à personne. L’isolement devient, joli paradoxe, gage d’ouverture. (…) Le baron exilé résume le paradoxe : « On voudrait se dire que l’insularité c’est l’indépendance. Il se croit souverain, l’insulaire, il est surtout vulnérable ».
Que les insulaires du monde entier, y compris ceux qui vivent au beau milieu des continents, se le tiennent pour dit.

Manouk Borzakian, Libération


Trois ans après le profond et presque méditatif Fragments du paradis, Stéphane Goël retourne au Festival de Locarno pour présenter Insulaire, une toile vierge sur laquelle il dépeint toute une série de petits morceaux de vie, imprégnés d’une histoire aussi improbable que fascinante. 
Avec Insulaire, Stéphane Goël semble continuer un discours resté, en quelque sorte, en suspens dans son film précédent, sur l’identité d’un peuple (le peuple suisse) mystérieux à bien des égards, et souvent suffoqué par des stéréotypes qui en masquent la véritable essence : complexe et contradictoire. 
Qu’est-ce qui se cache derrière la quiétude d’un peuple riche d’une stabilité désormais rarissime ailleurs ? La réponse à cette question, Goël ne la cherche pas sur le territoire suisse lui-même : il en fait l’expérience dans un laboratoire personnel insulaire, au large de l’archipel chilien, qui semble n’avoir aucun rapport avec la Suisse et ses montagnes. 
Et pourtant, plus le récit d’Insulaire avance, plus on se rend compte des similitudes qui existent entre deux Eden territorialement très lointains, mais qui ont en commun une même personnalité : celle du baron originaire de Berne Alfred Von Rodt. Optimiste invétéré, explorateur infatigable et incontestablement rebelle, Von Rodt est allé le plus loin possible de sa terre natale pour arriver sur cet îlot chilien minuscule, presque invisible, rebaptisé (et pas par hasard) L’Île de Robinson Crusoé.
À travers l’écriture toujours précise d’Antoine Jaccoud, susurrée par la voix intrigante de Mathieu Amalric, on se prend à rêver, à se désespérer et à rêver de nouveau, à s’accrocher à une conviction obstinée et folle : celle d’avoir enfin trouvé notre propre Eden.

Giorgia Del Don, Cineuropa


Dans l’étuve de Locarno, recevoir en plein visage nonante minutes d’embruns pacifiques avait lundi quelque chose de miraculeux. Lors de sa troisième séance du festival, «Insulaire», du Lausannois Stéphane Goël, n’a pas laissé un strapontin de libre. La chaleur n’était pas seule en cause. Le bouche-à-oreille autour de ce documentaire plongeant sur les traces de Robinson Crusoé, mais surtout du Bernois Alfred von Rodt qui «loua» au gouvernement chilien l’île sauvage du fameux naufragé pour y établir une colonie, n’avait rien d’usurpé.
(…) Un documentaire d’une intensité captivante, entre la force tellurique de paysages à couper le souffle et l’énergie brute d’habitants aux modes de vie à la fois archaïques et très contemporains.

François Barras, 24 Heures et la Tribune de Genève


Le documentariste Stéphane Goél raconte dans Insulaire l’histoire de von Rodt et de son île, et plus globalement d’une terre sauvage dont seule une portion de 4% est habitable. En voix off, Mathieu Amalric lit un beau texte d’Antoine Jaccoud adapté des lettres du Bernois. Et devant la caméra du Lausannois, qui filme des paysages grandioses qui pourraient servir de cadre à un western tropical, des Chiliens disent leur statut d’insulaires, ce que signifie de vivre coupé du monde, dans un endroit où chaque nouvel immigrant menace un équilibre précaire. Finalement, l’île de Robinso ne ressemblerait-elle pas à la Suisse, ce  petit îlot solitaire au milieu de l’Union européenne? Avec Insulaire, Goël signe un film esthétiquement fascinant et intellectuellement stimulant.

Stéphane Gobbo, Le Temps


En tissant constamment des liens entre passé et présent, INSULAIRE brosse le portrait de cette petite communauté qui ne cesse de construire son identité sur une terre aussi magnifique que dangereuse. Un documentaire passionnant emmené par l’incroyable histoire de ce colon suisse.

Clélia Godel, Cinéman


Une île peut en cacher une autre. A l’autre bout du monde, dans les paysages exotiques et grandioses de Mâs a Tierra, Stéphane Goël file la parfaite métaphore d’une Suisse insulaire, qui se vit comme un paradis menacé par les «invasions» étrangères. Au-delà des échos helvétiques, ce remarquable documentaire esquisse une réflexion sur la nature délétère des constructions identitaires, toujours fondées sur l’exclusion.

Matthieu Loewer, Le Courrier


«Insulaire» nous transporte littéralement dans un autre monde et même dans un autre temps. Car sur les images contemporaines, où le réalisateur laisse parler les habitants, sans y ajouter de commentaire, vient se superposer une voix venue du passé. Celle du baron von Rodt, devenu De Rodt en hispanisant son nom. L’écrivain et scénariste Antoine Jaccoud a en effet retravaillé les lettres du gouverneur de l’île, conservées par le Bourgeoisie de Berne. Et c’est le comédien Mathieu Amalric qui les lit, d’une voix douce, envoûtante, révélant l’entêtement d’un homme, son désir de fuite et son désespoir de ne pas parvenir à réaliser l’utopie rêvée. On rencontre ses descendants, des De Rodt, parlant espagnol, vivant dans la simplicité, mais fortement attachés à leur île. Ils sont nés ici, fiers d’être insulaires, mais se posent des questions identitaires face à l’arrivée de ceux qu’ils nomment les plasticos, ces gens du continent qui ont amené avec eux leur manière de vivre… et des ustensiles en plastique. Le film n’est pas pour autant centré sur ce thème de l’identité territoriale. Il existe, il fait partie de l’île, mais comme les otaries, les tempêtes et les paysages impressionnants. Stéphane Goël montre, sans juger, ethnologue d’une terre au milieu de nulle part.

Michel Pralong, Le Matin


Avec Insulaire, le Lausannois Stéphane Goël signe un documentaire consacré à une île «suisse» au large du Chili. colonisée par un baron bernois et qui se trouve être également celle de… Robinson Crusoé. Où mythe, utopie et réalité se mêlent de manière surprenante. Stéphane Goël, 53 ans, ramène du lointain Océan Pacifique son film le plus ambitieux à ce jour. Un documentaire en format «scope» et avec Mathieu Amalric en guise de narrateur! A force de films de fin observateur local(Prud’hommes, De la cuisine au parlement, Fragments du paradis),on a pu oublier que ce membre du collectif Climage avait aussi une fibre plus aventureuse (A l’ouest du Pecos, Que viva Mauricio Demierre!) dans le sillage de divers Helvètes expatriés outre-Atlantique. Le voici qui renoue avec ses débuts dans Insulaire,passionnant essai mêlant histoire et géographie, voire politique. Sur les traces d’un compatriote parti à la fin du XIXe siècle vivre son rêve d’une autre existence, notre cinéaste a fini par rencontrer une île chilienne… également suisse à plus d’un titre

Norbert Creutz, Bon pour la tête


 

 

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